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HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
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liasse lice, semblables à celles qui se font au Brabant et en France, dont l'établissement existe depuis 1723, se fabriquent ici chez les héritiers de Charles Vigne, qui demeurent à la Ville-Neuve, à colé cles écuries royales. Le peintre de tapisseries, Jean-Nicolas Ludwig, peint des tapisseries sur cles grosses toiles, en façon de haute lice. » Notre auteur revient encore sur l'industrie des tapisseries peintes sur toile dans la description de Potsdam, et signale clans cette ville une manufacture de toiles peintes dirigée par le juif Isaac Levin Joel.
La Description des palais de Sans-Souci, de Potsdam et de Charlottenbourg, par Œsterreich, complète Ies renseignements fournis par Nicolaï. Dans une cles chambres du palais de Potsdam, qu'il appelle la chambre ornée de haute lice, Œsterreich signale une Histoire dc Psyché, en sept pièces « faites à Potsdam par le manufacturier de haute lice Vigné (sic) », sur les modèles du peintre français Amédée van Loo. Une chambre voisine était également décorée de tapisseries à dessins de fleurs. Ces tentures doivent se trouver encore dans les appartements des rois de Prusse.
Munich. — La première manufacture de Munich avait été supprimée, comme on l'a vu, après une dizaine d'années d'existence. Au commencement du xviii0 siècle seulement, une nouvelle tentative est faite pour doter la Bavière de l'industrie de la haute lice. Ici encore, l'initiative est due à cles Français. D'ailleurs, la diffusion de l'art français dans tous les pays de l'Europe pendant le cours du xviii0 siècle est un fait trop connu pour qu'il soit nécessaire d'insister. Les tapissiers suivirent l'exemple donné pailes peintres, les sculpteurs, les architectes; ils allèrent en grand nombre chercher fortune en Allemagne, en Russie, en Angleterre. Les ouvriers des Gobelins n'avaient plus de rivaux depuis la chute cles métiers flamands ; aussi est - ce aux pensionnaires de notre grande manufacture nationale qu'on s'adresse quand il s'agit de fonder quelque atelier à l'étranger. Malgré les peines sévères édictées contre les ouvriers cles Gobelins qui portaient au dehors les secrets de leur art, les transfuges ne manquaient pas, tentés par l'appât de gros appointements.
C'est ainsi sans. cloute que se fonda le second établissement bavarois, qui eut successivement pour directeurs deux Français, Chedeville et Santigny. La date de sa création remonte à 1718. Il
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